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Miss TICS
4 février 2009

Pourquoi apprendre quand Google sait ?

illustration_illustratie_google_search_02 La mémoire collective court-circuitée par Google, c’est  un vrai sujet de société sujet à débat. Mais comme Laurent-Pierre, qui animait le débat à l’IJBA, l’a si bien souligné, il semblerait presque qu’il y ait un consensus et pas de réelles polémiques. Pourtant. Les risques soulignés par les deux intervenants méritent d’être pris en compte. Sans catastrophisme.

-    Le risque d’uniformisation d’abord.
Google, Wikipedia, la même information pour tous ? L’uniformisation viendrait surtout du fait d’avoir un seul outil qui présente à tous le « même » contenu. Je mets « même » entre guillemets parce que les Chinois, ou d’autres pays n’ont pas forcément la « même » info que celle diffusée en France.
-    Le risque de « perdre en profondeur »
Depusi que nous sommes Googuelisés, nous éprouverions une difficulté à ne faire qu’une seule activité cérébrale (du genre lire la Comédie Humaine), l’esprit devient plus rétif et a du mal à se concentrer en profondeur : sensation de tout survoler en surface alors qu’auparavant , on plongeait plus en profondeur. C’est vrai que l’on a parfois le vertige à essayer de tout engranger quand l’information à l’ère numérique fuse de partout, que cela demande une capacité toujours plus importante à synthétiser vite… pourtant, chez moi, le livre-papier avec son obligation de concentration, reste à une échappatoire de la pensée pour se reposer loin de ce « chaos ».
-    La difficile acquisition des méthodologies et le rôle du formateur
Bien entendu, avec Google, le référencement des sites ne se faisant pas sur un critère de pertinence, il est indispensable pour les plus jeunes d’apprendre à distinguer le bon grain de l’ivraie. Les enfants surfent et prennent au premier degré et pour argent comptant ce qui est écrit : il y a un réel manque de corrélation avec d’autres sources. Puis, il y a aussi que, persuadés d’avoir leur libre-arbitre, ils croient en savoir autant que leurs profs.
Mais de fait, l’enseignement n’est-il pas à la traîne ? Laurent-Pierre souligne qu’un étudiant aura à réapprendre en fin de cursus la moitié de ce qu’il a appris pendant son cursus.  Mais au-delà de ce point, je suis toujours effrayée de voir mes stagiaires (de 16 à 25 ans) utiliser Google sans aucun esprit critique (c’est vrai puisque c’est marqué dans Google) pour une capitale, une conjugaison, une actualité sans vérification. Ils ne sont pas les seuls. Pensez à toutes ces fausses infos et chaines de l’amitié que l’on reçoit sans se demander de quand cela date, d’où cela vient et si c’est « vrai ».
Sur Internet, il faut se souvenir de façon « préférentielle de l’info qui revient le plus souvent », c’est vrai, c’est un moyen de ne pas se noyer dans l’information. Mais la désinformation sur le net peut aussi prendre des proportions importantes.

La mémoire collective aujourd’hui, c’est aussi cet apprentissage de méthodologies pour mieux analyser ce que Google sait à notre place. Ah et puis reste que  là où on ne retient plus quelque chose, on retient autre chose (on oublie les numéros de téléphone mais pas comment se servir de son Iphone…)

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Commentaires
J
Je n'ai pas pu assister à cete conférence pour collusion de dates et je le regrette.<br /> <br /> Le titre de cette conférence est parfaitement trompeur. Apprendre n'est pas consulter Google. L'information n'est pas la connaissance.<br /> Maintenant si le sujet est "apprenons nous ou apprendrons nous différement depuis Google, et plus largement le net", il y a beaucoup à dire. Et justement, la France se trouve en porte à faux sur ce sujet. Ce beau pays qui recrute ses enseignants sur le niveau de connaissance et non sur la maîtrise de la pédagogie, le même pays qui promeut souvent encore ses managers sur leur expertise métier et non sur leur capacité de gérer des équipes, est effectivement bien embêté quand la connaissance se diffuse partout, sous toute forme, altérée ou précise, partielle ou détaillée. Ce n'est pas plus un danger que l'avènement de la presse imprimée, de la télévision, ou du livre de poche... Il suffit de maîtriser la pédagogie pour intégrer cette donne dans ses pratiques, et avec bonheur. On a bien fait des classes suite à des débats TV de la veille ou des formations de langue basées sur des articles de journaux (Vifax à Bordeaux 3 si mes souvenirs sont bons). On se sert aujourd'hui dans les dispositifs pédagogiques modernes de Google comme d'un outil. Ni plus ni moins. Mais il est vrai que ça demande un certain effort de construction.
F
Je suis parfaitement d'accord sur le point 2 : "le risque de « perdre en profondeur »". Je me suis moi-même surprise des fois à surfer de site en site sans rien retenir. Alors qu'en lisant un bon bouquin je suis nettement plus concentrée et j'apprends plus de choses.<br /> <br /> Sur google, on va rarement au-delà des cinq premières pages. En plus rare sont ceux qui maîtrisent les bases d'une recherche par mots-clés, les "+", les guillemets etc... <br /> <br /> Bon article en tout cas.
P
Iphone ? :))<br /> Ce qui m"étonne toujours, ce sont les différences de savoir par génération. Nos parents avaient tout un tas de connaissances que nous n'avons plus mais nous en avons de nouvelles. La vitesse à laquelle cela change est surprenante.
M
Merci pour ce retour. Je n'ai pas pu être là et c'est bien regrettable.
T
"Depuis que nous sommes Googuelisés, nous éprouverions une difficulté à ne faire qu’une seule activité cérébrale"<br /> je pense plutôt que c'est depuis que les gens ont le temps d'avoir plusieurs activités en simultanés... Dans les années 90, Google n'existait pas et je suis prêt à parier que le pourcentage des gens lisant la Comédie Humaine n'est pas si différent d'aujourd'hui.
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